Pierre-Marie Houdry

Possession

Elle avait relâché son cou dans ses bras et le fixait par en dessous avec ses yeux verts

C’était un moment qui la débordait

Pour ne pas plonger complètement, elle durcit son visage et lui ordonna:

-“Tu m’appartiens…”

Il ne voulait pas dire oui prends moi protège moi je m’abandonne à toi

Cette faiblesse l’aurait éloignée de lui

Il garda un sourire doux

Elle fut submergée par sa peur toute froide et le supplia:

-“Au moins un peu…”

Il posa la paume de sa main dans le creux de ses seins

En rythme avec la musique

Il faisait varier la pression sur sa poitrine qui se gonflait à la mesure de l’effroi et du calme qu’elle ressentait l’un après l’autre

Elle ferma les yeux

Lui aussi

Le ballet vibrant du contact de leurs corps ralentissait leurs pensées

Il souleva sa main très doucement

D’abord, rien

Une soudure parfaite

Et puis il devina qu’il pouvait glisser lentement sur sa sueur

Ensuite, une chaleur

Un coup de basse qui envoya les harmoniques tout le long de son bras

Un grand frisson

Elle ouvrit les yeux

Le vent froid s’engouffra entre eux

Son bras était engourdi

Sa peau résonnait les coups de son cœur qui réclamait cette main si douce

Il sourit largement

Elle aussi

Ils ne s’aimaient pas mais c’était tellement proche que ça les rendait tout bêtes de se vider le cerveau à coup de caresses